Cérémonie funéraire Monsieur Henri BAUDINA

28 novembre 2022

Le Lundi 28 Novembre, au cimetière de Gairaut sur les hauteurs nord de la ville de Nice, se sont déroulées les obsèques de Monsieur Henri BAUDINA "Henri l'aviateur".

Le comité de la Drôme des collines Vercors avait eu l'honneur de l'accueillir dans ses rangs lors de la cérémonie du 25 janvier 2020 durant laquelle, en présence du monde combattant le Gal Vanduynslager lui avait remis sa médaille de Chevalier de la Legion d'Honneur. Monsieur Baudina Henri séjournait à l'EHPAD des Arnauds à Romans, pres de sa famille.

Afin d'honorer sa mémoire et avec l'accord de sa famille, nous portons à votre connaissance le texte complet du discours lu par son fils Jean lors de la cérémonie funéraire.

"Mesdames et Messieurs,

Nous sommes réunis aujourd'hui dans ce cimetière emblématique de Gairaut pour honorer la mémoire de mon père Henri BAUDINA

Je tiens à remercier par leur présence:

Le Général CHOUX Président départemental de la Société des Membres de la Légion d'Honneur des Alpes Maritimes,

Mr Alain SAUBERT Président du comité de Nice de la Société des Membres de la Légion d'Honneur,

Madame FIX, Marie Christine conseillère municipale déléguée au monde combattant représentant Mr ESTROSI Maire de Nice,

Les portes drapeaux de:

La Légion d'Honneur de la Drôme ( NDR: porté par la petite fille du défunt),

De l'Association Nationale des Anciens Combattants et de la Résistance,

De l'Association des Français Libres de Nice,

De la Fédération Nationale des Déportés et internés Résistants et Patriotes.

Né le 22 décembre 1926 à Nice quartier du Malonat au sein d'une très ancienne famille Niçoise, il épousera le 13 juin 1949 Jeanne CAVALLO.

Pendant plus de 40 ans, ils exerceront avec passion le métier de poissonnier de la Place Saint Francois à la Place de la Libération.

Mais avant cette période heureuse, il vécu une terrible épreuve à l'âge où les jeunes gens d'aujourd'hui sont au lycée.

En 1944, à 17ans il fait partie du 2ème Bataillon du 3 RIA du détachement de l'Armée des Alpes, Bataillon CORNICHE 22 du Commandant HOCHCORN. Affecté à la 27ème Compagnie des Francs Tireurs Partisans Français, des Forces Françaises de l'Intérieur, il est chargé "d'actions ponctuelles et ciblées" selon les techniques d'actions des groupes FTPF sur le secteur de Nice et dans laes vallées environnantes.

Les jours se suivaient, "Henri l'Aviateur" surnom que lui donnaient ses camarades avec son groupe dormaient ici et là dans les bois ou les granges, trouvant refuge chez l'habitant pour y récupérer un peu de nourriture et la nuit venue à la recherche de l'ennemi, le danger et la mort étaient leur quotidien.

Le 15 aout 1944, le débarquement allié à lieu en Provence et les combats avec les troupes Allemandes s'intensifient.

Le groupe MORGAN installe un bouchon à LANTOSQUE tandis que le groupe HOCHCORN d' "Henri l'Aviateur" prend position à Saint MARTIN VESUBIE pour interdire les accès au col de LA MADONE sur la frontière Italienne.

Fin aout 1944 "Henri l'Aviateur" participe activement aux combats de LEVENS.

Ce village dont l'interet stratégique majeur était de bloquer les axes de retraites vers le nord des troupes Allemandes stationnées dans le secteur de Nice, avait été libéré depuis le 17 aout par les FTPF de la 8 éme Cie.

Les troupes Allemandes lancent alors plusieurs contre offensives et reprennent la position le 14 aout.

Le lendemain, le 25 aout, les FFI engagent alors des effectifs importants dont la 27 ème Compagnie de mon père, mais les Allemands, lourdement armés repoussent à nouveau leurs assauts.

C'est au cours des violents combats du 26 aout qu'il est gravement blessé au moment où il ravitaille une mitrailleuse, il est laissé pour mort sur le champs de bataille, ayant recu de nombreux éclats de mortiers dans le dos.

De cet épisode, il se souviendra toute sa vie des mots que lui adressa un soldat Allemand en lui donnant un coup de botte "Franzos kaput"

Les troupes Allemandes fortes de deux colonnes de près de 600 soldats occupent temporairement la zone mais les forces Américaines qui ont débarqué en Provence, pillonent le secteur aidées par les maquisards et franchissent le VAR reprennant ainsi le secteur de LEVENS.

LEVENS est donc libéré et les infirmiers Américains relèvent mon père pour l'évacuer vers un hopital de campagne à Grasse.

Le 28 aout 1944 les résistants débutent la libération de la ville de Nice si chère à mon père et c'est ce jour là que son père Charles, membre du groupe GEROME est lui aussi bléssé alors qu'il sert une mitrailleuse dans le secteur de Gambetta à Nice.

Réformé le 2 septembre 1946, il rejoindra sa famille à Nice et sa vie active de commercant.

Titulaire de la Légion d'Honneur, de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre avec étoile de bronze, de la Croix du combattant volontaire 39 45, de la médaille commemorative 39 45 avec barette "engagé volontaire", Grand Invalide de guerre.

Aujourd'hui il rejoint son épouse pour l'éternité face à cette ville qu'ils aimaient tant."

 

 

 

 

  

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