Lundi 28 aout 2023
Deux cérémonies se sont déroulées le même jour.
La première devant la gare de Montélimar en souvenir du TRAIN FANTOME
La deuxième devant l’hôtel de ville, cérémonie souvenir du 79eme anniversaire de la Libération de Montélimar, organisée par la mairie de Montélimar, les Associations Patriotiques et le Comité de coordination de la Résistance et de la Déportation.
1ere cérémonie :
Les personnalités civiles et militaires ainsi que les porte-drapeaux sur sont retrouvés sur le parvis de la gare pour l’hommage aux morts du « Train Fantôme » et à Mme VALETTE-VIALLARD, infirmière qui n’a pas hésité à risquer sa vie pour sauver les blessés du train fantôme.
Notre ami Mme Annie PEZ présidente départementale de l’ANARCR26 a lu le texte ci-après :
Le temps passe inexorablement ; demeure la mémoire inscrite sur les plaques, avec ce rappel depuis le 28 août 1976, cela fait à présent 46 ans que la ville de Montélimar tient à associer sa célébration à l’arrêt en gare le 19 aout 1944 du Train Fantôme.
La matérialisation de cette journée du 19 aout revenait aux comités locaux de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance et de la Fédération Nationale des Déportés, Résistants et Patriotes.
La pérennité de la mémoire étant le souci premier des deux associations initiatrices de cette commémoration, je ne saurais taire, en leur nom, le réconfort capital apporté par la présence active de l’Amicale du Train Fantôme, sa force de conviction appuyée sur la recherche historique, avec la présence régulière de son président Guy Scarpetta. Ainsi est assuré le relais de la mémoire animé au fil du temps par des allocutions de personnalités A.N.A.C.R ou F.N.D.I.R.R ?P, nous ayant quittés depuis : Marceau Brès, René Maisonnas, Jean-Louis Tourasse. Marie-Louise Boisnard, dernière Présidente F.N.D.I.R.P, nous a passés le flambeau…..Portés par la confiance de nos ainés, puisse perdurer demain les leçons de l’histoire avec celles et ceux qui nous suivront.
TRAIN FANTOME
Apres le premier regroupement de Déportés à Bordeaux le 30 juin 1944, le convoi a véritablement entamé son sinistre parcours à partir de Toulouse le 9 aout de la même année. Il s’agissait, pour le nazis, de rassembler le plus grand nombre possible de prisonniers incarcérés dans le sud-ouest, avec pour destination deux camps de concentration, au départ quelques 700 détenus, dont une centaine de femmes, représentant 23 nationalités, destination Dachau (ils y parviendront le 28 aout) et Ravensbrück atteint le 1er septembre.
Enfermés jusqu’à 80 dans des wagons à bestiaux, recroquevillés par manque de place surun peu de paille dans une chaleur suffocante, les ouvertures étant oblitérées par des planches clouées, ils ne survivent aux arrêts que grâce aux gestes de la Croix Rouge, connaissant les pires privations, celles de la soif en particulier dans un état de saleté, d’un manque d’hygiène indescriptibles.
Apres trois semaines de parcours, de transbordements forcés comme à Roquemaure ou le pont sur le Rhône ayant été détruit, le Déportés, sous la garde de S.S armés se voient contraints à une marche de 17 kms pour rejoindre Sorgues. La « bête immonde » s’obstine alors que tout se désagrège pour elle après le débarquement du 6 juin en Normandie et du 15 août en Provence.
Dessin retraçant la marche à pied de 17 kms
Quelques 9 jours après son départ, à l’approche de la gare de Pierrelatte, le train est mitraillé sur toute sa longueur par l’aviation alliée, ignorant e de la nature du convoi, une action contrastant une fois encore avec la connaissance du terrain de la résistance intérieure, ainsi ? Lucien Dufour, capitaine Paris, chef du premier bataillon F.T.P prend soin de vérifier s’il s’agit bien d’un convoi de déportés avant d’adopter des actions possibles pour en freiner la progression.
Effroyable vision que celle du train arrêté en gare de Pierrelatte, de morts extraits des wagons, souillés de leurs excréments, les SS refusant de laisser les blesses malgré tous les efforts du Docteur Jaume. Ce dernier peut tout au plus prévenir par téléphone Mme Valette Viallard, Présidente de la Croix Rouge de Montélimar, de la situation tragique du convoi.
Du train parvenu en gare de Montélimar le 19 aout, les nazis , tendus et agressifs, ordonnent à Mme Valette Viallard de faire enlever les morts n’ayant pas survécus à leurs blessures depuis Pierrelatte.
C’est alors que le courage, la détermination de cette grande dame va faire vaciller la volonté de l’ennemi, avec un échange verbal mémorable avec le chef du convoi :
« je veux bien, dit-elle, prendre les morts mais je veux aussi les blessés », en réponse, elle s’entend dire : « Non, les morts seulement et c’est un ordre ».
Elle réplique : » alors je refuse »
Les morts sont néanmoins alignés sur le quai, les blessés étant à leur tour descendus ; le chef SS hésite alors, puis, voulant sauver la face, ajoute à l’adresse de Mme ValetteViallard : » vous en êtes responsable, quand ils seront guéris, je reviendrai les prendre ».
Les morts de quatre nationalités différentes, (Tchèques, suisses, Polonais, Français) seront enterrés au cimetière militaire dans des cercueils couverts du drapeau tricolore quant aux blessés, celle qui les avait sauvés faisant courir le bruit d’une atteinte de typhus, ils ne seront jamais récupérés, donc sauvés.
En guise de conclusion
Cette plaque du Train Fantôme devant laquelle nous nous réunissons, avec ses noms gravés, symbole d’un enfer vécu, voulu par le fanatisme d’une idéologie niant la dignité, l’égalité entre les hommes, demeurera à jamais une terrible leçon de l’histoire. Il demeure capital de la raconter encore et toujours en ce 28 aout célébrant la libération de Montélimar.
Face à l’ignominie, aboutissant à tant de crimes contre l’humanité, aujourd’hui imprescriptibles, des hommes et des femmes se sont soulevés pour la combattre ou tout simplement dire non face à l’inacceptable.
Un des premiers réseaux de Résistance , celui du Musée de l’Homme, conduit au départ par une Drômoise, une Dioise, Yvonne Oddon a rappelé dans son premier bulletin de décembre 1940, le sens du devoir : »résister, c’est le cri qui sort de votre cœur à tous, dans la détresse ou vous a laissé lle désastre de la Patrie, C’est le cri de vous tous, qui ne vous résigne pas, de vous tous qui voulez faire votre devoir ».
Le 19 aout 1944, le cri du cœur aura su faire reculer la barbarie.
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Cérémonie qui s’est clôturée par les dépôts de gerbes des associations patriotiques et de la ville de Montélimar.
2eme cérémonie :
Elle s’est déroulée sur le parvis de la mairie pour commémorer la libération de Montélimar le 28 aout 1944 par l’Armée Américaine, représentée par la capitaine Monika STOY et le colonel Tim STOY, et des Forces Française de l’Intérieur.
La cérémonie a débutée par le chant des partisans et le chant des marais.
Puis La capitaine Monika STOY a lu le message de la 3eme division d’infanterie US
suivie par l’allocution du maire julien CORNILLET rendant hommage aux soldats américains ainsi qu’aux maquisards et soldats de l’ombre.
La cérémonie s’est clôturée par les hymnes Britanniques, Américains et Français.
Le comité de la Légion d’Honneur de la Drome Provençale était représenté par le général Alain ROCHE ainsi que Mme PEZ, Mme Monique MARTINEU, André ORSET et le vice-amiral d’escadre Éric SCHERER.