Allocution au Carré Militaire à l'occasion de la Journée Nationale de la Mémoire.
Le Président Claude Berger et moi même avons pensé qu'il convenait, cette année, de parler un peu plus longuement du carré militaire francais et du carré musulman du cimetière de Romans pour deux raisons essentielles, toutes deux liées au devoir de mémoire que perpétue le Souvenir Francais.
La première est de rapeller à notre souvenir ces hommes et ces femmes qui reposent ici, vous dire qui ils étaient et à quelle période ils sont tombés.
La deuxième raison est le souhait d'associer à ces soldats tombés dans la première moitié du XX siècle, ceux plus proches de nous qui sont morts en opérations extérieures.
Bien évidemant, en prononcant cett allocution, j'associe tous les militaires, résistants et civils morts pour la France qui reposent au cimetière de Bourg de Péage.
Je reviens, à présent au carré militaire qui est devant vous, où reposent 134 morts pour la France, tombés au service de notre pays ainsi qu'au carré musulman qui se trouve dans le prolongement et qui compte 10 stèles. Comme vous l'avez peut etre déjà remarqué, toutes les tombes et stèles sont en fonte moulée avec la marque du Souvenir Francais qui, après la Guerre de 1914/1918 s'est occupé, à l'époque, de leur sépulture, ce qui témoigne de la pérénité de notre association, au service de tous ceux qui ont donné leur vie pour la France tout au long de son histoire.
A ce sujet; il faut se rappeler la loi du 29 décembre 1915 accordant la concession à perpétuité aux Morts pour la France ainsi qu'une circulaire du Ministère de l'Intérieur en date du 22 novembre 1920 prescrivant l'obligation de recevoir, dans les cimétières communaux, les militaires morts pour la France.
Ici, à Romans, la ville et Mr Jules Nadi, maire de 1919 à 1928 peuvent s'enorgeuillir d'avoir pris toutes les mesures qui convenaient. Ainsi dès le début de la Guerre, des militaires décédés au front ou dans les hopitaux à Romans seront inhumés dans un carré militaire.
S'agissant des 134 MPF reposant ici, il faut retenir que la plupart d'entre eux sont tombés à la fleur de l'age. Les plus nombreux ont péri lors de la guerre 1914 1918.
Figurent ensuite les combattants tombés lors de la guerre 1939 1945 et parmi eu, de nombreux soldats appartenant aux Forces Francaises Libres. Pendant cette même période, la Résistance occupe une large place puisque l'on note que 18 maquisards, ayant trouvé la mort lors des combats du Vercors reposent ici. Vous les reconnaitrez aisément grace à la présence, sur leur tompbe de la Croix de Lorraine et du Chamois des Alpes.
Sont présents également quelques soldats tombés en Indochine et en Algérie ainsi que quelques combattants tombés oute mer pendant la première moitié du XX° siècloe. On notera que 14 Drômois sont inhumés dans ce carré militaire dont 3 Romanais.
Enfin et c'est tout un symbole, il y a également dans ce cimetière 6 sodats inconnus qui, comme leur frère d'armes qui repose à Paris sous la flamme de l'Arc de Triomphe, témoignent de la triste situation de tous ces combattants dont il ne fut jamais possible de les identifier et dont les familles ne purent jamais faire leur deuil.
Pour ce qui concerne le carré musulman, il faut se souvenir que la ville au lendemain de la Grande Guerre, avait obligation d'offrir une sépulture pour ces 10 soldats musulmans dont les noms sont connus et répertoriés. Ils étaient célibataires et sont décédés à lhopital de Romans entre 1923 et 1928. La plupart étaient frappés de tuberculose pulmonaire, de bronchite chronique ou de pneumonie, contractés lors de la guerre 14/18. Ce qui pourrait expliquer que leur corps n'aient pas été rapatriés dans le département de Constantine en Algérie ou au Maroc d'où ils étaient originaires. N'étant pas morts au combat, ils ne pouvaient pas etre enterrés à coté de leurs camarades MPF. Mais le Souvenir Francais et la municipalité de l'époque peuvent etre fiers de leur avoir réservé une place d'honneur qui se justifie pleinement, car le SF a de par ses statuts, non seulement le devoir de conserver la mémoire de ceux et celles qui sont MPF mais aussi de tous ceux qui l'ont honorée par de belles actions et c'est le cas de ces soldats d'origine musulmane qui s'étaient battus vaillament à nos cotés pendant la dernière guerre, notamment lors de la campagne d'Italie avec le Gal Juin puis en France avec le Gal de Lattre de Tassigny.
Enfin, cette allocution ne serait pas complète si nous n'associons pas à ces combattants d'hier ceux qui sont tombés au cours de la 2° moitié du XX siècle et plus récemment au Mali pour lutter contre l'extension du terrorisme dans cette région du monde. Le CCH Maxime Blasco tombé le 24 sptembre dernier a rejoint cette cohorte de jeunes Francais tombés héroiquement au service de la France.
Enfin notre pensée se doit d'aller plus loin au chevet des nombreux bléssés au combat dont on ne parle peu et que nous ne connaissons pas, mais qui sont marqués dans leur chair et pour certains invalides à vie.
En conclusion, pour tous ceux qui sont tombés au service de notre pays, quelle que soit la période, il est très important de ne surtout pas entendre certains de ceux peu nombreux heureusement qui prétendent qu'ils sont morts pour rien parce que les conflits n'ont pas toujours eu la fin espérée. C'est une offense à leur mémoire et à leur courage, car ils sont tombés par devoir, au service de la France en allant jusqu'au sacrifice suprême pour défendre les plus belles valeurs de notre pays qu'ils aimaient et c'est la seule référence qui vaille.
A eux la gloire éternelle et à nous le Souvenir.
Général de C.A. (2S) Pierre Mazars de Mazarin.