Bonjour à toutes et à tous,
Cette année, à trois jours du début du déconfinement de notre pays, la commémoration du 75ème anniversaire de la Victoire du 8 Mai 1945 a eu lieu, ce matin, sans public à Montélimar à l’instar de toutes les communes.
La préfecture de la Drôme avait limité à cinq le nombre de participants dont un seul porte-drapeau. Etaient présents aux côtés de Monsieur Franck REYNIER, Maire de Montélimar, Monsieur Joël DUC, 1er adjoint, Monsieur Claude BOURRY, conseiller municipal et Président des associations patriotiques, Monsieur Jean-Claude LAUNAY, porte-drapeau de la Légion d’Honneur et le général Alain ROCHE, Président du Comité de Montélimar de la Société des Membres de la Légion d’Honneur.
Assuraient le bon déroulement de la cérémonie, Monsieur Patrice BAZILE, un policier municipal et un photographe.
En ces circonstances exceptionnelles, la cérémonie a été emplie d’une émotion intense et particulière dans le silence d’un profond recueillement.
Monsieur Franck REYNIER a lu le message du Président de la République, Monsieur Emmanuel MACRON, puis a déposé la gerbe du souvenir devant le monument aux morts. En l’absence de musique et de sonorisation, les huit participants ont chanté la Marseillaise, avant de se séparer.
Nous avons tous eu une pensée de reconnaissance tournée vers toutes celles et tous ceux qui ont donné leurs vies et ont souffert pour préserver la Liberté de l’humanité.
Vous trouverez ci-après le message du Président de la République.
Prenez bien soin de vous aujourd’hui et dans les jours à venir en espérant vous retrouver au plus tôt.
Général Alain ROCHE Le 8 Mai 2020
Message du Président de la République à l’occasion de la commémoration de la victoire du 8 mai 1945
« Ce 8 mai ne ressemble pas à un 8 mai.
Il n’a pas le goût d’un jour de fête.
Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous rassembler en nombre devant les monuments de nos villes, sur les places de nos villages, pour nous souvenir ensemble de notre histoire.
Malgré tout, la Nation se retrouve par la pensée et les mille liens que notre mémoire commune tisse entre chacun de nous, cette étoffe des peuples, que nous agitons en ce jour dans un hommage silencieux.
C’est dans l’intimité de nos foyers, en pavoisant nos balcons et nos fenêtres, que nous convoquons cette année le souvenir glorieux de ceux qui ont risqué leur vie pour vaincre le fléau du nazisme et reconquérir notre liberté.
C’était il y a 75 ans.
Notre continent refermait grâce à eux le chapitre le plus sombre de son histoire : cinq années d’horreur, de douleur, de terreur.
Pour notre pays, ce combat avait commencé dès septembre 1939.
Au printemps 1940, il y a 80 ans, la vague ennemie avait déferlé sur les frontières du Nord-Est et la digue de notre armée n’avait pas tenue.
Nos soldats pourtant s’étaient illustrés à de nombreuses reprises. Ceux de Montcornet, d’Abbeville, de Gembloux ou de Stone, les hommes de Narvik, les cadets de Saumur, l’armée des Alpes avaient défendu avec vigueur notre territoire et les couleurs de notre pays.
Ils sont « ceux de 40 ». Leur courage ne doit pas être oublié.
Dans le crépuscule de cette « étrange défaite », ils allumèrent des flambeaux. Leur éclat était un acte de foi et, au cœur de l’effondrement, il laissait poindre la promesse du 8 mai 1945.
Cette aube nouvelle fut ensuite conquise de haute lutte par le combat des armées françaises et des armées alliées, par les Français Libres qui jamais ne renoncèrent à se battre, par le dévouement et le sacrifice des Résistants de l’Intérieur, par chaque Française, chaque Français qui refusa l’abaissement de notre nation et le dévoiement de nos idéaux.
La grande alliance de ces courages permit au Général DE GAULLE d’asseoir la France à la table des vainqueurs.
La dignité maintenue, l’adversité surmontée, la liberté reconquise, le bonheur retrouvé : nous les devons à tous ces combattants, à tous ces Résistants.
A ces héros, la Nation exprime son indéfectible gratitude et sa reconnaissance éternelle.
Le 8 mai 1945, c’est une joie bouleversée qui s’empara des peuples. Les drapeaux ornaient les fenêtres mais tant d’hommes étaient morts, tant de vies étaient brisées, tant de villes étaient ruinées. A la liesse succéda la tristesse et la désolation. Avec le retour des Déportés, les peuples découvrirent bientôt la barbarie nazie dans toute son horreur…
Rien, plus jamais, ne fut comme avant.
La fragilité révélée de nos vies et de nos civilisations nous les rendit plus précieuses encore. Au bout de cette longue nuit qu’avait traversé le monde, il fallait que l’humanité relevât la tête. Elle venait de découvrir horrifiée qu’elle pouvait s’anéantir elle-même et il lui fallait désormais refaire le monde, de fond en comble, ou à tout le moins « empêcher que le monde ne se défasse », selon le mot de Camus.
Ce fut l’heure, en France, de l’union nationale pour fonder « les beaux jours » annoncés par le Conseil National de la Résistance et bientôt retrouvés.
L’heure, en Europe, de l’effort commun pour bâtir un continent pacifié et fraternel.
L’heure, dans le monde, de construire les Nations unies et le multilatéralisme.
Aujourd’hui, nous commémorons la Victoire de ce 8 mai 1945, bien sûr, mais aussi, mais surtout, la paix qui l’a suivie.
C’est elle, la plus grande Victoire du 8 mai. Notre plus beau triomphe.
Notre combat à tous, 75 ans plus tard.
Vive la République !
Vive la France ! »