Le Samedi 30 Novembre 2019 nous vu tous réunis à Montélimar, à l'initiative de Mr Franck REYNIER,Maire de MONTELIMAR, pour rendre hommage au premier maître Alain BERTONCELLO, mort pour la France et dont un rond point porte désormais le nom de ce héros.
Nous représentaient, lors de cette émouvante cérémonie notre Président, le Général Alain ROCHE, le Président d'honneur, le Commissaire Général Alain GILBERT, le Vice-
Président, le Dr André ALLLAND, notre secrétaire Mme Monique MARTINEU, l'Amiral Eric SCHERRER, le Colonel Gilles MICHEL, Mme Christiane DELPHIN-POULAT,
Mr André ORSET-BUISSON, Mme annie PEZ et Mr Roland FERNEZ. Mr Jean Claude LAUNAY était notre Porte-Drapeau.
Il faut noter que Jean Claude LAUNAY avait lu un hommage au premier Maître Alain BERTONCELLO en tant que frère d'armes lors de l'inauguration d'un rond point à
VIVIERS , lors de l'inaugurationd'un rond-point à VIVIERS, ce même 30 Novembre.
On notait la présence de nombreuses délégations et en particulier:
les représentants de l'Amicale Nationale des Fusiller-Marins et Commandos de Dijon,
les représentants du Groupement de Fusiller-Marins de Toulon et les représentants de la Préparation Militaire de Marine de Valence,
C'est l'Amiral Eric SCHERRER qui a pris la parole pour retracer le cursus d'Alain BERTONCELLO, et vous trouverez ci-dessous la teneur de son allocution.
"Madame la sous-préfète, Monsieur le maire, ...
Né en 1991, le premier maître Alain BERTONCELLO est entré dans la Marine nationale le 14 février 2011 en ralliant l'école de maistrance de Brest.
L'année suivante, il devient fusilier-marin et réussit le stage commando dans la foulée. Après cinq ans au commando Jaubert à Lorient, il obtient à l'issue d'une formation particulièrement exigeante le brevet de nageur de combat et rallie le commando Hubert à Saint-Mandrier en juillet 2017.
Nous le retrouvons dans la nuit du 9 au 10 mai 2019, dans le Nord du Burkina Faso, lors d'une opération qui a permis de libérer quatre otages retenus par un groupe armé terroriste.
Plusieurs indices laissaient penser que deux ressortissants français disparus depuis le ter mai lors d'une excursion au Bénin, près de la frontière avec le Burkina Faso, avaient été enlevés par un groupe armé terroriste. Dès l'annonce de leur disparition, le renseignement et les militaires français de l'opération Barkhane, aidés par un détachement américain ainsi que par les forces burkinabé, avaient tenté de localiser les deux touristes français ; le camp des ravisseurs avait été repéré dans le Nord du Burkina Faso, ce 9 mai.
D'où la décision de solliciter les forces spéciales pour mener une opération dès la nuit suivante afin de libérer non seulement les deux ressortissants français mais aussi deux autres otages, dont une américaine et une sud-coréenne.
En tête de la colonne d'assaut, deux hommes. Deux militaires d'expérience, deux guerriers d'exception : le maître Cédric de PIERREPONT et le maître Alain BERTONCELLO. Dans la nuit, ces deux hommes et, à leur suite, leurs frères d'armes du commando Hubert et du 1 er Régiment parachutiste d'infanterie de marine, progressent sans se faire repérer de la sentinelle qui veillait.
Après avoir neutralisé l'homme qui guettait, le groupe commando parvint au seuil du campement. Les ravisseurs se tenaient là derrière la toile épaisse des tentes, prêts à en découdre, prêts à faire feu sans discernement.
Pour autant, pour sauver la vie des otages, une seule solution ,mener l'assaut sans ouvrir le feu. Le maître Cédric de PIERREPONT et le maître Alain BERTONCELLO n'hésitèrent pas un seul instant. Défiant la mort pour sauver des vies, faisant preuve d'une bravoure inouïe, ils pénétrèrent, armes tenues silencieuses, dans les tentes, pour sauver la vie des nôtres et ne prendre aucun risque pour eux. Rapidement les otages furent extraits.
Mais soudain le silence absolu du désert cessa, brisé par le fracas mécanique des armes. L'ennemi tira à bout portant. Le maître Cédric de PIERREPONT et le maître Alain BERTONCELLO tombèrent. La mission était un succès, mais nos deux soldats n'étaient plus.
Ils étaient morts en héros, pour la France. Morts en héros parce que pour eux rien n'était plus précieux que la vie des otages, rien n'était plus important que la mission, comme leurs 13 frères d'armes tombés encore cette semaine.
Tous méritent notre respect et notre mémoire. Je remercie la ville de Montélimar de contribuer, par l'action symbolique pour laquelle nous sommes réunis aujourd'hui, au devoir de mémoire."
Mr Franck REYNIER a pris ensuite la parole en tant que Maire et initiateur du projet, et vous trouverez ci-dessous le texte de son discours..
Le 25 novembre dernier, il y a seulement cinq jours, notre pays s'est vu frappé d'un drame.
Un drame humain.
Un drame national.
Dans la poursuite de l'opération Barkhane, à nouveau endeuillée, la collision, en intervention, de deux hélicoptères a coûté la vie à treize soldats français engagés au Mali.
Il s'agit du bilan humain le plus lourd essuyé par les militaires français depuis le début des interventions menées au Mali en 2013, contre les djihadistes.
Âgés de 22 à 43 ans, ces militaires ont été décrits par leurs états-majors respectifs comme des soldats de grande valeur, motivés et volontaires, passionnés par leur métier.
Tous ont donné leur vie pour la France.
Cette tragédie nous rappelle tristement la nuit du 9 au 10 mai 2019.
Cette nuit-là, au Burkina Faso, lors d'une opération qui a permis la libération de quatre otages, deux membres des forces spéciales militaires françaises ont trouvé la mort, Alain BERTONCELLO et Cédric de PIERREPONT..
Parmi eux, Alain BERTONCELLO, officier marinier au sein du commandement des opérations spéciales, ou plus simplement un «Commando Marine».
Déployé depuis le 30 mars 2019 au Sahel, il combattait lui aussi les groupes djihadistes affiliés à AI-Qaida et l'État Islamique, dans le cadre de l'opération Barkhane.
Alain BERTONCELLO était âgé de 28 ans, mais déjà expérimenté, appartenant au prestigieux Commando Hubert, l'une des unités les plus sélectives de l'armée française.
Une centaine d'hommes seulement en font partie, spécialisés dans le contreterrorisme et la libération d'otages.
Alain BERTONCELLO était originaire de Haute-Savoie, où ses parents résident d'ailleurs toujours, à Montagny-les-Lanches, près d'Annecy.
Je tiens à les remercier de leur présence.
A vingt ans, il avait intégré l'école de maistrance, avant de réussir dès l'année suivante le stage commando en tant que fusilier marin.
Et c'est après avoir obtenu le brevet de nageur de combat en 2017, qu'il a finalement rejoint le Commando Hubert, basé à Saint-Mandrier, dans le Var.
Alain BERTONCELLO était intervenu pour protéger les intérêts maritimes de la France aux Seychelles, puis dans des opérations extérieures au Qatar, au Levant et au Sahel.
Il était titulaire d'une - citation- à l''ordre --du -régiment- avec attribution de la Médaille d'Or de la Défense nationale et était décoré de la Médaille d'Outre-Mer pour le Moyen-Orient ainsi que de la Médaille d'Argent de la Défense Nationale.
Quelques jours après la tragique disparition de cet officier émérite, Madame Monique PIMONOW, Maire de Montagny-les-Lanches, a déclaré : «Avec l'armée, il avait trouvé sa voie ».
Les honneurs funèbres militaires ont été rendus à Alain BERTONCELLO, dans la stricte intimité, lors d'une cérémonie présidée par le Chef d'Etat-Major de la Marine.
Une cérémonie d'hommage national s'est également déroulée à l'Hôtel des Invalides le 14 mai dernier, présidée par le Président de la République.
A Montélimar, où ses grands-parents demeurent depuis de nombreuses années, nous avons choisi de donner son nom à un giratoire situé à proximité de la demeure de ses grands-parents.
La dénomination d'un espace public n'est jamais le fruit du hasard, ou le simple résultat d'une délibération municipale.
Ce choix est en effet porteur d'une grande dimension symbolique.
Il nous offre d'accomplir notre devoir de mémoire, et de transmettre aux générations futures l'histoire d'une femme ou d'un homme pétri des valeurs de notre République, dont le destin demeurera à jamais mêlé à celui de la France.
En nous tenant tous ici rassemblés, nous honorons bien sûr Alain BERTONCELLO, mais aussi à travers lui, tous les militaires tombés dans l'exercice de leurs missions.
Afin de garantir et défendre notre liberté, des militaires perdent la vie.
Ayons une pensée reconnaissante pour eux, pour tous les héros d'aujourd'hui, pour ces militaires qui combattent, bien loin de chez eux.
Considérons la douleur de leurs proches, car ces femmes et ces hommes ne sont pas seulement des soldats, mais des pères et des mères, des fils et des filles, des amis.
Leur engagement ne sera jamais vain, tant que nous les garderons en mémoire.
Alain BERTONCELLO a accompli sa mission avec courage et abnégation, jusqu'au sacrifice ultime.
Son engagement l'honore; son dévouement nous oblige.
Nous ne l'oublions pas, et il demeurera présent, au quotidien, ici à Montélimar.
Vint ensuite le discours de Madame la Sous-Préfète, dont nous n'avons pas le texte et les remerciements du Père de notre héros, lequel, dans une atmosphère chargée d'émotion a su faire passer un message de reconnaissance à l'ensemble des présents lors de cette cérémonie, un message empreint de dignité et d'amour pour un fils disparu.
Vint ensuite le dévoilement de la plaque qui pérénise désormais le nom d'Alain BERTONCELLO, et le dépôt de 2 rosiers aux pieds de cette plaque.