Commémoration de la libération de Montélimar.
Ce dimanche 28 Août 2016 avait lieu la cérémonie commémorant la libération de Montélimar lors de la seconde guerre mondiale.
Le Président, le Général Alain ROCHE étant absent pour raisons familiales, nous représentaient pour cette cérémonie les vice- présidents, le Médecin Général Louis BIARD, le Dr André ALLAND, notre secrétaire trésorière, Mme Monique MARTINEU, les membres du bureau à savoir Mr Jean Claude BERNARD et Mr Jean Jacques AYZAC. Etaient également présents, l'Amiral Eric SCHERER, le colonel Pascal DUFOURT, ainsi que Mme Claudette GARDETTE et Mr Gilbert SAUVAN,
Dans les temps difficiles que nous vivons, cette cérémonie était empreinte d'une certaine ferveur, mise en évidence par l'allocution de Mr Franck REYNIER, député Maire de Montélimar, allocution que nous reproduisons ci dessous..
Mesdames et Messieurs les Conseillers Départementaux,
Mesdames et Messieurs les Maires-Adjoints, Conseillers Municipaux et Intercommunaux,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité de Coordination des Associations Patriotiques,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité de Coordination de la Résistance et de la Déportation,
Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants,
C’est avec émotion et dans un esprit de recueillement que nous sommes tous ici rassemblés, afin de commémorer un jour glorieux de l’histoire montilienne.
Un jour de victoire et de libération…
La Seconde Guerre Mondiale évoque pour chacun d’entre nous l’outrage de l’occupation, le courage des Résistants ou encore la bienveillance des Justes.Le Débarquement en Normandie reste à jamais gravé dans nos mémoires, comme l’avènement de la victoire, arrachée aux mains de l’oppresseur par les troupes alliées.
L’Appel du Général de Gaulle, puis sa marche triomphale sur les Champs Elysées, demeurent des emblèmes patriotiques forts, de ceux qui ont forgé le caractère de la France. Chaque région de notre pays se souvient encore de ces heures de combat, lors desquelles des bottes ennemies ont foulé sa terre.
Notre région, notre département, ont aussi été marqués du sceau de la guerre. La libération de la Drôme est en effet directement liée au débarquement des forces alliées sur les plages de Provence, le 15 août 1944.Leur objectif était alors de chasser les Allemands de Toulon et de Marseille, afin de recouvrer l’usage de leurs ports de grande envergure.
Une fois cette mission accomplie, les Alliés remontent la Vallée du Rhône, repoussant ainsi l’armée d’Hitler vers le nord, au cours de rudes combats. Ils sont guidés dans leur marche par les hommes de terrain membres de la Résistance, qui se chargent de saboter habilement routes, ponts et voies ferrées. Nos rivières elles-mêmes ont fait acte de résistance, constituant pour les Allemands des obstacles naturels difficilement franchissables, ralentissant leur repli, occasionnant pour eux de lourdes pertes humaines et matérielles.
Peu à peu, les villes de la Drôme sont libérées, à l’issue de violents affrontements :
- Buis-les-Baronnies le 21 août ;
- Nyons le 25 août ;
- Valréas le 27 août ;
- Montélimar le 28 août ;
- Romans le 30 août ;
- Saint Rambert d’Albon le 31 août ;
- Valence le 31 août.
Finalement, le département se verra définitivement libre le 2 septembre 1944.
Tous les combats revêtent une importance particulière pour celles et ceux qu’elles ont libérés.
Et si nous sommes réunis en ce jour, c’est bel et bien pour commémorer la Bataille de Montélimar, celle qui l’a affranchie de l’oppression. Souvenons-nous…
Entre le 21 et le 28 août 1944, les forces allemandes de la 19ème armée du Général Wiese et la Task Force du Général Butler, débarquée une semaine plus tôt en Provence et soutenue par les Forces Françaises de l’Intérieur, se livrent un combat sans merci. Celui-ci marque le succès de l’opération « Dragoon », permettant aux Alliés de disposer des deux rives du Rhône, et de remonter en direction de Lyon, à la poursuite des forces allemandes en retraite.
Replongeons, jour après jour, au cœur de cette bataille d’envergure…
Le 21 août, les Alliés arrivent en plaine de Montélimar, afin de bloquer toutes voies de retraite vers le nord dans la Vallée du Rhône.
Le 22 août ont lieu les premiers affrontements.
Les Alliés attaquent Montélimar, alors occupée, dont ils sont finalement repoussés.
Le 24 août, ordre est donné de rassembler les diverses divisions allemandes, et de « nettoyer » le terrain situé entre le Roubion et la Vallée de la Drôme. Mais les attaques, pourtant nombreuses, sont insuffisantes pour décourager les Alliés, qui ne se replient pas au-delà de Crest. Entre Montélimar et la rivière Drôme, la route est jonchée de véhicules et de matériels détruits par les tirs d’artillerie et les attaques aériennes. La Nationale 7, notre actuelle « route des vacances » est nommée « route de la mort ».
Les Alliés talonnent l’armée allemande en fuite et libèrent peu à peu les villes du département, dont Montélimar, le 28 août 1944.
Une ville délivrée, une France délivrée.
Pour nous.
Pour que nous puissions aujourd’hui nous rassembler librement. C’est pourquoi notre devoir de mémoire demeure si grand. Parce qu’il y a 72 ans, des héros civils et militaires ont combattu, au péril de leur propre vie, pour offrir un digne avenir aux générations futures. Moins d’un siècle nous sépare en effet de ces sombres années, au cours desquelles nos valeurs fondatrices ont été bafouées. La Seconde Guerre Mondiale ne s’est pas déroulée uniquement dans les tranchées. Elle s’est insinuée au cœur même des populations, propageant une affection touchant l’esprit et non le corps : la xénophobie. Un mal silencieux et invisible, qui a provoqué le décès de millions d’innocents. Un mal contre lequel se sont insurgés ceux que l’on appelle désormais les Justes, tandis que les Résistants mettaient tout en œuvre afin de rendre son honneur à la France. Leur souvenir n’appartient pas au passé. Au contraire, leur exemple venu d’hier nous transmet la force nécessaire à relever nos défis de demain.
Leur courage demeure en quiconque relève la tête et fait face à l’ennemi. Leur détermination est encore visible en chaque drapeau tricolore flottant au sommet de nos édifices. Notre combat d’aujourd’hui, nous le menons contre un obscurantisme proche de celui ayant conduit des millions de personnes à la déportation et à la mort. De nos jours, l’oppresseur frappe sans sommation, ne laissant derrière lui que ruines, tristesse et désolation. Il s’attaque aux plus faibles, aux plus innocents, mais aussi aux emblèmes de notre République. Pourtant, tout comme nos aïeux de 1944, nous savons que l’espoir peut être dissimulé derrière des ruines.
Comme eux, nous avons pleinement conscience qu’il nous faut défendre notre bien le plus précieux : la liberté.
Ce n’est qu’en combattant pour elle que notre honneur sera sauf, et que nous retrouverons la paix.
Ainsi, nos regards embués de larmes aujourd’hui, seront remplis de joie demain.
De cette même joie dont fut empreinte la victoire des Alliés sur les forces allemandes il y a 72 ans.
De cette victoire, il ne reste à présent que peu de témoins.
Entretenir la flamme du souvenir n’en devient que plus important.
En ce 28 août, nous rendons hommage à ceux qui ont combattu pour la France et pour la liberté.
Nous saluons leur mémoire et leur engagement au service de notre pays.
Nous exprimons toute notre reconnaissance à ces femmes et ces hommes, français et américains, pour qui le mot « fraternité » avait un sens.
Menons nous aussi notre combat dans un esprit de fraternité.
Et soyons nous aussi un exemple pour les générations futures.
Quelques photos de la cérémonie
On notait également la présence à nos côtés du Lieutenant Colonel Tim STOY et de son épouse, le Capitaine Monika STOY.
A à la fin de la cérémonie, le Capitaine STOY, en tant que Présidente de la Société de la 3ème division d'infanterie, a remis à Mr Franck REYNIER une attestation appréciant la mise en évidence de l'action de l'Armée des USA au cours de la seconde guerre mondiale.