Remise de la Légion d’honneur à Monsieur Roger Valopin
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre hommage à un homme exceptionnel, un modèle de courage et de dévouement, Monsieur Roger Valopin. En recevant aujourd’hui la Légion d’Honneur, notre nation reconnaît une vie marquée par un engagement indéfectible au service de la liberté et des valeurs qui nous unissent.
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Avant toute autre chose, je voudrais rapidement rappeler ce qu’est la Légion d’Honneur
La Légion d’Honneur est la plus haute distinction honorifique Française.
Créée par Napoléon Bonaparte le 19 mai 1802.
Elle vise à récompenser les mérites civils et militaires au service de la nation.
Napoléon voulait une récompense basée sur le mérite et non sur la naissance.
La Légion d’honneur, inspirée des ordres de chevalerie, symbolise les valeurs républicaines et la reconnaissance du travail ou de l’héroïsme individuel.
L’ordre de la Légion d’honneur est structuré en:
- trois grades :: Chevalier Officier Commandeur
- deux distinctions: . Grand officier Grand-croix
Le Président de la République est le Grand Maitre de l’Ordre.
Monsieur Valopin, né le 4 avril 1928 à Vias, en Espagne, a dès sa jeunesse été confronté aux défis de l’Histoire. En 1944, à seulement 16 ans, il rejoint les Forces Françaises de l’intérieur (FFI) et les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) de la Drôme pour participer activement à la Résistance. Très tôt, bien que toute sa carrière se fasse au sein de régiments de Transmissions, il sera avant tout un soldat d’Infanterie. Ses compétences et son courage le distinguent, et il participe avec la Première Armée à la campagne de France, portant avec honneur les insignes de Rhin et Danube.
Mais cet engagement ne s’arrête pas là. En 1949, il se porte volontaire pour les théâtres d’opérations extérieures. Embarqué pour l’Indochine, il affronte pendant deux ans les défis de ces territoires exigeants.
De Saigon à Haiphong, en passant par les hauts plateaux, il fait preuve d’un dévouement inlassable.
A son retour en Métropole en 1951, après un court repos, il est de nouveau volontaire pour repartir sur les théâtres d’opération.
Cette fois ci c’est pour la guerre de Corée.
Petit rappel :
Le Bataillon français de Corée est une unité militaire formée en 1950 pour participer à la guerre de Corée (1950-1953), sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Ce bataillon est composé de volontaires français, dont de nombreux vétérans de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre d’Indochine. Commandé initialement par le général Raoul Monclar, il s’illustre par son engagement aux côtés des forces sud-coréennes et américaines contre les forces communistes de la Corée du Nord et de la Chine.
Le bataillon, intégré au 23 e régiment d’infanterie américain de la 2 e division d’infanterie, joue un rôle décisif dans plusieurs batailles majeures, notamment à Wonju, Twin Tunnels et surtout à Chipyong-ni en février 1951. Lors de cette dernière, le bataillon contribue à briser l’encerclement des forces de l’ONU par les troupes chinoises, ce qui marque un tournant stratégique dans le conflit. Ces victoires renforcent la réputation du bataillon comme une unité d’élite et démontrent l’efficacité de la coopération franco-américaine.
En somme, le Bataillon français de Corée est un symbole du rôle international de la France dans les années 1950.
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En 1953, il quitte la Corée et le Japon mais repart en 1954 pour un second séjour en Indochine, il est au cœur des combats les plus intenses. C’est dans ce contexte qu’il est cité à l’ordre de l’armée en juillet 1954 avec attribution de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures avec palme. Cette citation témoigne de son courage hors du commun et de son leadership exceptionnel :
Je Cite :
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“Magnifique entraîneur d’hommes, d’un courage et d’une ardeur incomparables, le 27 juin 1954, au cours d’un violent engagement dans la région d’Ak-Yung, plateau centre, a servi lui-même sous un feu intense le fusil mitrailleur de son groupe dont les servants venaient d’être mis hors de combat, infligeant de lourdes pertes à un ennemi particulièrement mordant. Puis, regroupant ses hommes, est passé résolument à la contre-attaque.
Le 17 juillet 1954, au cours d’une forte attaque rebelle dans le massif de Changchun, a fait front avec résolution à un violent corps-à-corps contre un adversaire très supérieur en nombre jusqu’à ce qu’il tombe grièvement blessé.”
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Cette blessure, qui aurait pu mettre un terme à sa carrière, ne l’a pas éloigné de son engagement pour la France.
Après une longue convalescence, Monsieur Valopin reprend le service actif, cette fois en Algérie, où il continue à se distinguer par son ardeur et sa détermination.
Tout au long de sa carrière, Monsieur Valopin a été honoré par des distinctions qui illustrent son engagement héroïque :
• La croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures avec palme,
• La médaille commémorative d’Indochine,
• La médaille coloniale,
• La médaille des Nations Unies,
• La barrette coréenne présidentielle avec citation,
• La médaille militaire.1959
Chacune de ces distinctions raconte une histoire : celle d’un homme qui a constamment fait preuve de bravoure, d’un sens aigu du devoir et d’un dévouement exemplaire à la France.
Monsieur Valopin, vous avez servi notre nation pendant 17 ans, du grade de simple soldat engagé dans l’infanterie Alpine au grade de S/C. Toujours prêt à affronter les épreuves avec courage et résilience, même face aux blessures et à l’adversité, vous êtes un exemple vivant de ce que signifie l’engagement au service de la patrie.
Aujourd’hui, en vous élevant au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur, la République Française reconnaît non seulement vos exploits, mais aussi l’esprit de sacrifice et d’honneur qui a guidé votre vie.
Je vais maintenant procéder à la remise de cette décoration, avec notre gratitude et notre admiration les plus sincères.
AU NOM DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
ET EN VERTU DES POUVOIRS QUI NOUS SONT CONFERES,
NOUS VOUS FAISONS CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR.
Vive Monsieur VALOPIN, Vive la Légion d’Honneur
Et Vive la France
Société des Membres de la Légion d'Honneur
LcL (er) Xavier MASSON REGNAULT
Président du Comité de la Drome Provençale
Section DROME