COMMEMORATION DE LA BATAILLE DE SAINT RAMBERT D'ALBON

7 juin 2019

Le Comité Drôme Nord Tain de la Société des Membres de la Légion d'Honneur était représenté lors de la journée commémorative de la Bataille de SAINT RAMBERT D'ALBON

Les cérémonies se déroulent successivement sur quatre sites : Anneyron Mairie puis Ferme Gervais, Saint Rambert d'albon au monument aux morts et Chanas au garage Rolland.

L'EVENEMENT

Suivant les ordres du commandant Drouot (l'Hermine), le capitaine Monot et Camille Gervais ont pour mission d'attaquer, anéantir la garnison allemande et d'occuper la commune de Saint Rambert d'Albon. La garnison allemande est composée d'une cinquantaine de soldats chargés de surveiller cent vingt prisonniers soviétiques employés à la manutention en gare de Saint Rambert. Il faut y adjoindre une soixantaine de cheminots allemands. Dans un premier temps, le capitaine Monot et Camille Gervais refusent d'obtempérer, non convaincus de l'opportunité de l'opération. Engagés volontaires dans la résistance armée, ils vont obéir aux ordres et exécuter la mission qui leur a été confiée.

Le 7 juin 1944 au soir, les groupes de résistants en provenance d'Anneyron et de Saint Rambert d'Albon se rendent à la ferme Gervais et seront rejoint par ceux de Saint Sorlin et d'Epinouse

La compagnie Daniel qui devait prêter main forte reçois l’ordre de se rendre dans le Vercors, afin de pallier à une attaque allemande.

Sac au dos, 106 volontaires, sous le commandement du capitaine Monot, attendent les camions qui les conduiront à Saint Rambert d'Albon. La grande majorité de ces résistants sont peu entraînés au maniement d'armes et encore moins au combat.

Les maquisards sont répartis en 4 groupes

  • Le groupe Fanchon qui doit attaquer le garage Rolland au Nord

M. Rolland avait été prévenu de l’opération par Tony Baltoglu

  • Le groupe de Saint Rambert est chargé de faire sauter la retonde des locomotives
  • Le groupe Gervais doit neutraliser la gendarmerie au Sud.
  • La compagnie Monot doit attaquer la salle des fêtes hébergeant le gros des troupes allemandes, la zone où se trouvent les cheminots allemands, le QG allemand au château du Bon repos et l'usine abritant les soviétiques(CAPPA)

Le 8 juin 1944 vers 5H00 du matin, Saint Rambert d'Albon est réveillé par la sirène apposée sur le bureau de poste. Les groupes ne sont pas encore en place. Trop éloignés, ils ne peuvent profiter de l'effet de surprise. C'est l'attaque, le fils Baugiraud est tué. Le Capitaine Allemand et son lieutenant échappent aux maquisards. Ils rejoignent leurs hommes et organisent la défense.

Au garage Rolland, Paul Baron est abattu, Gaston Franchon et André Mayrès sont blessés et capturés. Le décrochage général a lieu vers 7 heures, les résistants ont cinq blessés légers, laissés chez des sympathisants. Monsieur Vossier commerçant à Anneyron est touché à la tête. Déposé par Tony Baltoglu, il est soigné chez Madame Mathias demeurant avenue des Roses. Quatre jeunes volontaires d’Epinouse sont cachés sous des cagettes par Ephrem Baltoglu. Durant la journée, une trentaine de rambertois sont pris en otages, ainsi que leur maire M. Berthon et Mademoiselle Antoinette Genthon travaillant à la poste qui a actionné la sirène. Elle avait été contactée par Martial Lhorne. M. Chevrot, cultivateur est arrêté pour détention de tracts anglais et sera abattu au garage Rolland ainsi que les prisonniers blessés Franchon et Mayrès. Les prisonniers sont libérés plus tard dans la journée.

Les représailles sont immédiates, à 12h30 une compagnie allemande accompagnée de deux miliciens L et B, occupent le village d'Anneyron et prennent en otage le Maire M. Lafuma, le secrétaire de mairie M. Delhomme et Mlle Dutal qui tous refusent de donner des noms et d'indiquer les emplacements des camps et des dépôts d'armes. Ils sont rejoints par trois otages MM. Michaud, Vassy et l'adjudant Basset, commandant la brigade de gendarmerie de Saint Rambert d'Albon.

Les exactions commencent à la ferme Paul Baron, sa maison est incendiée. Sa sœur va être fusillée, mais le maire lui sauve la vie en la faisant passer pour simple d'esprit. C., tiré de son lit par des soldats allemands, indique le dépôt d'armes de la ferme Gervais. Gervais, voyant arriver les soldats allemands, renvoie ses hommes, reste pour retarder la poursuite et se sacrifie délibérément pour sauver les siens. Les allemands blessent Michel Chiaffredo qui tire à son tour une rafale dans leur direction.

Michel Chiaffredo grièvement blessé décède, Camille Gervais et Raymond Carra sont abattus, leurs fermes pillées et incendiées.

Le lieutenant Camille GERVAIS est nommé dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur à titre posthume au grade de Chevalier par décret du 7 novembre 1951. Il est titulaire de la croix de guerre 39-45, de la médaille militaire, médaille des blessés et de la médaille d'orient.

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