Le vendredi 15 avril 2016, un groupe d'une cinquantaine de personnes, appartenant à la section SMLH de la Drôme et à la Fédération des FFI de la Drôme, a pu visiter le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) à Lyon, ainsi que le Mémorial de la prison de Montluc. La présence de Jean MONIN, commandeur de la Légion d'honneur, ancien résistant, interné à Montluc durant un mois, en février 1944 après son arrestation près d'Annecy, et avant sa déportation au camp de Mauthausen où il "fêtera" ses 17 ans en avril 1944, donnait à ce voyage un intérêt particulier et émouvant. A 89 ans, cet inlassable "passeur de mémoire" avait tenu, en effet, à nous accompagner pour témoigner encore et encore... Merci à lui.

Le matin fut consacré à la visite du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, installé dans les locaux de l'ancienne école de "Santé Lyon", avenue Berthelot, à Lyon. Ce musée rappelle notamment l'histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon, sur le lieu même où Klaus BARBIE, le chef de la gestapo lyonnaise, interrogeait et torturait les personnes arrêtées. Une vidéo de 45 minutes, retraçant les principaux témoignages, lors de son procès en 1987, permettait de mesurer toute l'étendue de son inhumanité.

La visite de la prison de Montluc, transformée en Mémorial, eut lieu l'après-midi. Cette prison a joué un rôle crucial dans la répression nazie en région lyonnaise : ancienne prison militaire, elle fut réquisitionnée par les Allemands et servit de lieu de captivité pour les suspects que la Gestapo arrêtait et voulait interroger, souvent sous la torture, avant la mort ou l'expédition dans les camps de concentration. La visite a permis de raconter l'histoire du bâtiment, de voir les cellules, en faisant mémoire de ces individus, célèbres ou anonymes, passés par ces lieux gardant la trace de la barbarie nazie et de la lutte pour la liberté. Parmi les prisonniers célèbres, citons Jean Moulin, Raymond Aubrac, Jean de Lattre de Tassigny...

Si ces lieux de mémoire, réhabilités en partie, retracent l'histoire et la souffrance des internés, le témoignage de Jean MONIN, devant la porte de son ancienne cellule, a donné un contenu concret, voire surréaliste, à cette visite.

Une journée de "Mémoire" que les participants n'oublieront pas.