CONFERENCE : la déportation dans les camps de concentration nazis et les marches de la mort de 1945

28 juin 2017

Le comité de Valence a organisé, salle « Maurice Pic » du Conseil départemental à Valence, une conférence sur "la déportation dans les camps de concentration nazis et les marches de la mort de 1945".

L’intervenant, le Chef d’escadron (er) Pierre BUR, Officier de la Légion d’honneur, est membre du comité de Valence. Résistant, il a été arrêté et déporté au camp de Buchenwald puis au kommando de Neu-Stassfurt.

Président de « l'Amicale des Déportés à Neu-Stassfurt », il s’est beaucoup engagé dans des actions de transmission de la mémoire, en particulier en direction des jeunes, collégiens et lycéens, et il est l’un des rares survivants aujourd’hui en mesure de réaliser un témoignage vécu sur la déportation

Fidèle à ses engagements, il a accepté de témoigner encore sur la déportation et sur les terribles « marches de la mort », évacuations forcées des camps sous la pression des forces alliées, qui eurent lieu jusqu’au dernier jour de la guerre et qui représentent la partie finale du génocide nazi.

Il a évoqué, avec beaucoup de vérité et d’émotion, les évènements et les douloureuses épreuves qu’il a traversés.

En 1944, à 18 ans il entre à l’école de la Garde de Guéret. Dès l’annonce du débarquement des Alliés en Normandie, l’école passe au maquis de la Creuse et, le 11 juin 1944, il est fait prisonnier à Janaillat par la division SS Das Reich, responsable de la tuerie d’Oradour sur Glane la veille et des pendaisons de Tulle l’avant-veille.

Echappant de peu au peloton d’exécution, il fut dirigé vers la gestapo de Poitiers puis vers Compiègne pour être déporté. Le 17 août 1944, il se trouve parmi les 1250 déportés du dernier convoi vers Buchenwald, point de départ de la tragédie.

Après 4 jours de transport dans des conditions dramatiques, c’est l’arrivée au camp de Buchenwald, de sinistre réputation, plus précisément le camp de la quarantaine.

Le 13 septembre 1944 au soir, avec 500 autres déportés, il quitte Buchenwald pour l’un des petits camps satellites, appelés ''Kommando'', qui se révéla être celui de Neu-Stassfurt, situé à 200 kilomètres au nord. C'est en ce triste lieu et sous la coupe de sombres personnages qu’il va tenter de survivre pendant 7 longs mois au cours desquels il va effectuer un travail exténuant, en équipe de jour ou de nuit, pour transformer en usine une mine de sel située à 460 mètres sous terre.

Inquiets en raison de l'approche des forces alliées, les nazis donnent l'ordre aux camps de concentration d'évacuer les prisonniers afin d'éviter qu’ils ne tombent entre les mains des Alliés. Le 11 avril 1945, le kommando de Neu-Stassfurt est évacué. Débute alors une marche forcée, « Todesmarsch », pour 650 prisonniers environ, dont 350 Français, dans des conditions extrêmes et presque sans nourriture, qui fut une succession de journées d’horreur et de violences meurtrières infligées aux prisonniers.

Le 8 mai 1945, après un parcours de près de 400 kilomètres, c’est la fin du calvaire à Annaberg, les SS s’enfuyant devant les troupes russes qui libèrent 62 survivants Français du kommando de Neu-Stassfurt.

Enfin, vint la libération et le retour en France.

Quelle magnifique leçon d'optimisme lorsqu'il nous dit « Il ne faut jamais désespérer. L’homme a une résistance incroyable lorsqu’il est au fond du trou ».

Beaucoup de choses ont été dites ou écrites sur la Déportation et la vie dans les camps de concentration en Allemagne, mais le témoignage des survivants reste le support essentiel pour pérenniser et renforcer la mémoire de ces évènements, en particulier auprès des nouvelles générations.

  • AMICALE DES DEPORTES A NEU-STASSFURT

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