Journée nationale commémorative de l'appel historique du 18 juin

17 juin 2019

Le 18 juin 2019, nous étions une quarantaine devant la stèle du général Charles de Gaulle pour commémorer le 79ème anniversaire de l'appel du 18 juin 1940.

                Outre le nombre très restreint de participants, à l'instar de toutes les cérémonies à caractère patriotique, ce qui m'est apparu le plus désolant est l'indifférence quasi-totale des passants cheminant sur le trottoir. Rien n'y a fait, ni l'annonce à la sonorisation de « Au morts » ni le retentissement de notre hymne national et encore moins la présence des 15 drapeaux présents. Seul un regard furtif et interrogateur vers le parc venait parfois troubler le temps d'une seconde les passants. J'ai pensé alors aux meurtrissures physiques, humaines, morales, sociales que notre nation et les pays du monde avaient subies au cours de la deuxième guerre mondiale.

                Une civilisation se meurt lorsqu'elle ne se soucie plus de son passé, lorsqu'elle ne cherche plus à savoir d'où elle vient. Une civilisation s'éteint, lorsqu'elle ne s'intéresse qu'au moment présent sans chercher vraiment à construire son futur.

                Alors que j'étais plongé dans mes pensées, j'ai vu une dame avec son déambulateur, s'arrêter derrière la petite grille séparant la stèle du trottoir. Une jeune femme a fait de même, puis un homme quelques secondes après. J'ai immédiatement reconnu Madame Geneviève BRENIER, âgée de 96 ans, mal voyante depuis 5 années, mais portée par une volonté digne d'éloges. Madame BRENIER, membre associée de notre comité, a marché plus d'un kilomètre pour se rendre à la cérémonie. Elle avait 17 ans en 1940 et n'a jamais oublié l'honneur retrouvé de la France et toutes celles et tous ceux qui ont donné leurs vies pour que nous puissions vivre libres aujourd'hui.

                Je vous remercie Madame.

                                                                                               Général Alain ROCHE

                                                                              Président du Comité SMLH de Montélimar

                Vous trouverez ci-après le message, de Madame Geneviève DARRIEUSSECQ, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées.

 

«  A mesure que s'envolaient les mots irrévocables, je pensais en moi-même se terminer une vie, celle que j'avais menée dans le cadre d'une France solide et d'une indivisible armée »

Ainsi dans ses Mémoires de Guerre, Charles de Gaulle décrit les minutes durant lesquelles sa voix porte un message décisif au cœur de la tragédie nationale. Ces instants marquent un avant et un après pour un homme désormais jeté « hors de toutes les séries ». Ce général de 49 ans, inconnu du grand public, se dit prêt à assumer l'honneur de la France à un des pires moments de son histoire nationale.

Dans des heures sombres, le général de Gaulle a insufflé l'espoir et a allumé une lueur. Cette lueur, peu la virent, mais cette certaine idée de la France, c'était celle de la France Libre.

Dans l'effondrement généralisé, les mots simples et graves de l'Appel du 18 juin ont constitué un ferment d'espérance pour les Français qui refusaient d'accepter la défaite. Ces mots étaient une réponse pour tous ceux qui ne se résignaient pas et pour tous ceux qui voulaient se battre. Dès lors, ces hommes et ces femmes savaient que la poursuite du combat militaire, moral et politique était possible.

Tant d'épreuves, tant de bravoure et tant de sacrifices on été nécessaires pour sauver l'honneur de la patrie, pour mener la Libération de notre pays aux côtés des Alliés, pour placer la France dans le camp des vainqueurs et pour restaurer la République.

Aujourd'hui, nous rendons hommage à l'homme du 18 juin. Nous honorons également la mémoire des hommes et des femmes des Forces Françaises Libres et de « l'armée des ombres ». Nous saluons les morts de Bir-Hakeim et le plus d'un millier d'exécutés du Mont Valérien, les combattants de Kieffer et les maquisards, les résistants du Limousin et les soldats de Provence.

Les mots de l'Appel du 18 juin 1940 appartiennent à notre patrimoine collectif et ont contribué à forger une part de l'identité de notre Nation. 79 ans après, avec ces mots, nous continuons à écrire l'histoire de la France et à porter haut les valeurs de la République.

                                                                 Message lu par Monsieur Franck REYNIER, maire de Montélimar

Retour aux articles